Thrombophlébite septique jugulaire : à propos de 10 cas - 11/09/14
Résumé |
Objectifs |
Montrer l’importance du dépistage précoce d’une thrombophlébite septique jugulaire compliquant une infection ORL, qu’elle s’intègre ou non dans un syndrome de Lemierre. Sensibiliser sur les situations devant amener à évoquer ce diagnostic et à réaliser une échographie cervicale.
Méthodes |
Nous rapportons de façon rétrospective monocentrique au CHU de Nantes 10 observations de thrombophlébites septiques jugulaires associées ou non à des localisations métastatiques infectieuses.
Résultats |
Il s’agissait de patients jeunes (de 2 à 58ans, 29ans en moyenne) avec un sex ratio à 1, sans comorbidité et sans facteur de risque de thrombose (une seule patiente était suivie pour un cancer colorectal). Six patients avaient un authentique syndrome de Lemierre avec emboles pulmonaires. Trois patients présentaient un sepsis sévère avec prise en charge en réanimation. La prise d’anti-inflammatoires était fréquente puisque 4 patients s’étaient auto-médiqués par des AINS et un par des corticoïdes par voie orale. La thrombose jugulaire était découverte de façon fortuite dans 9 cas sur 10 lors du scanner injecté visant à évaluer l’extension de l’infection ORL. Le seul cas d’emblée suspect concernait un patient hospitalisé pour un bilan d’abcès pulmonaires multiples. La thrombose s’étendait dans 6 cas sur 10 vers les veines sous-clavières en aval ou vers les sinus veineux cérébraux en amont. Tous les patients ont reçu une antibiothérapie de 4 à 6 semaines tandis que 9 des 10 patients ont bénéficié d’une anticoagulation curative allant de 4 semaines à 3 mois. L’évolution clinique était toujours favorable, en revanche, on ne note une reperméabilisation de la veine jugulaire que dans 4 cas sur les 8 qui ont eu un suivi. Notons enfin que 3 patients ont bénéficié d’un bilan de thrombophilie qui est revenu négatif.
Conclusion |
La thrombophlébite septique jugulaire associée à une infection ORL qu’elle s’intègre ou non dans un syndrome de Lemierre complet est une complication grave que ce soit par le biais du sepsis sévère ou par celui des métastases septiques. Il convient donc de la rechercher systématiquement devant une infection ORL sévère, en particulier s’il y a notion de prise d’anti-inflammatoires. Après la phase aiguë, le pronostic est en revanche excellent moyennant antibiothérapie et anticoagulation curative prolongée.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : Thrombophlébite septique, Syndrome de Lemierre
Plan
Vol 39 - N° 5
P. 342 - octobre 2014 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.